Abstract
La plupart des théories concernant la parodie sont concordantes pour ce qui est de définir ce processus rhétorique comme un jeu essentiellement poétique, textuel ou scripturaire qui met en scène une tension constante entre un modèle et sa reprise. Mais s’il est assez aisé d’étudier dans le détail les modalités techniques qui président au dédoublement mimétique qui est au cœur de la parodie, interpréter ses implications aussi bien sur le plan narratif que sémantique, voilà une tâche un peu plus délicate. En nous invitant à prendre nos distances à l’égard d’une quête philologique des sources textuelles, l’approche parodique n’engage pas seulement un changement de perspective herméneutique; elle introduit une profonde inflexion méthodologique et épistémologique aux implications parfois imprévisibles du point de vue théorique et poétique.
Or, l’un des aspects les plus intéressants et troublants des chansons de geste dénommées «tardives», c’est justement l’emploi qu’elles font du procédé parodique érigée en véritable noyau structurant du sens et reposant sur une géométrie variable où l’absence, affichée et consciente, d’originalité (re-présentation mimétique) deviendrait la mesure même de son extrême distance par rapport au modèle, où le moindre écart désignerait paradoxalement une distance maximale par rapport à une tradition que la reprise parodique permet tout à la fois de vénérer, de commémorer, de critiquer et/ou de dépasser. Vu l’ampleur de cette problématique, les réflexions proposées par cet article se limitent à formuler quelques hypothèses sur les implications (poétiques et sémantiques) que l’immersion de l’épopée tardive dans le chronotope du roman courtois représente et ceci à partir du micro-récit de Doon qui signale la rencontre spéculaire entre ce personnage et son demi-frère Tristan dans le poème éponyme du XIVe siècle Tristan de Nanteuil.
Or, l’un des aspects les plus intéressants et troublants des chansons de geste dénommées «tardives», c’est justement l’emploi qu’elles font du procédé parodique érigée en véritable noyau structurant du sens et reposant sur une géométrie variable où l’absence, affichée et consciente, d’originalité (re-présentation mimétique) deviendrait la mesure même de son extrême distance par rapport au modèle, où le moindre écart désignerait paradoxalement une distance maximale par rapport à une tradition que la reprise parodique permet tout à la fois de vénérer, de commémorer, de critiquer et/ou de dépasser. Vu l’ampleur de cette problématique, les réflexions proposées par cet article se limitent à formuler quelques hypothèses sur les implications (poétiques et sémantiques) que l’immersion de l’épopée tardive dans le chronotope du roman courtois représente et ceci à partir du micro-récit de Doon qui signale la rencontre spéculaire entre ce personnage et son demi-frère Tristan dans le poème éponyme du XIVe siècle Tristan de Nanteuil.
Original language | French |
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Title of host publication | Études offertes à Danielle Buschinger par ses collègues, élèves et amis à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire |
Editors | Florent Gabaude, Jürgen Kühnel, Mathieu Olivier |
Place of Publication | Amiens |
Publisher | Presses du “Centre d’Études Médiévales” - Université de Picardie – Jules Verne |
Pages | 270-282 |
Number of pages | 12 |
Volume | 1 |
ISBN (Print) | 9782901121923 |
Publication status | Published - 2016 |
Keywords
- Literatura Francesa Medieval
- Canção de gesta tardia
- Paródia
- Teoria medieval dos géneros
- Imaginário cortês